Cérémonie du souvenir au camp de Voves organisée par le Comité du souvenir du camp de Voves et l’Amicale de Châteaubriant, Voves, Rouillé, Aincourt.
Notre association l’ARAMP était présente. Monsieur Michel Duboël portait notre drapeau confectionné en 1944 par trois résistantes à la demande du chef du Maquis, Gabriel Herbelin.
Gabriel Herbelin, alias « Duroc » a été interné dans ce camp de Voves de septembre 1942 à février 1943.
Extrait de son livre : « Notre histoire, Libération-Nord en Eure-et-Loir, Maquis de Plainville »
… Au milieu de septembre 1942, alors que j'étais à mon travail, un agent de Police de Nogent est venu me dire que le Commissaire de Police un nommé Guichandu, me demandait au Commissariat pour des renseignements. C'était urgent parait-il et je m'y rendis de suite, d'ailleurs, il m’attendait.
En fait de renseignements, c'était l’arrestation pure et simple.
Débarrassé de mes bretelles et de tout ce que j’avais sur moi, je me suis retrouvé au Cabanon sous la Mairie, où venaient me retrouver Marcel Guillon, Louis Cado et un homme déjà âgé Monsieur Bouvier. Après une nuit et une matinée passés là sans nourriture, sans couverture, sous la garde de deux agents qui, de l’extérieur, veillaient à ce que personne ne nous approche, ni ne puisse nous apporter quoi que ce soit malgré tous les efforts du brave brigadier Delavaquerie, nous étions pris en charge dans I'après-midi, par des gendarmes qui nous conduisirent au camp, dit de "Séjour surveillé" de Voves.
Interné comme « Individu dangereux pour la Sécurité de l’Etat », j'ai vu des gendarmes pleurer en nous quittant, mais nous promettant de nous venir en aide, ce qui fut fait par eux-mêmes et par nombre de leurs camarades.
Le camp de Voves était gardé par moitié par des gardes mobiles du Plessis-Robinson et par des gendarmes des Brigades d’Eure-et-Loir. Plassard, Lemat et d’autres ont bien tenu les promesses qui nous avaient été faites lors de notre incarcération, je parle par ailleurs de leur dévouement. Et je le dis aussi par ailleurs ceux qui m'ont interné à Voves ont fait deux grosses bêtises: 1° de m’y envoyer, 2° de me laisser en partir libre.
C’est en effet, après ma libération, le 23 février 1943, si j'ai bonne mémoire que Gagnon de Chartres qui était entré en rapport avec le Bureau des Opérations Aériennes (B.O.A.) me proposa de l'épauler dans les régions où je pouvais le faire. J'acceptai et tout de suite commençai à étoffer les groupes dont I'embryon existait sur Nogent, Thiron, Illiers, Brezolles, La Ferté-Vidame… »
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