Très bel article de Stéphane Marchand - Echo Républicain du 7 octobre 2024-

Une nouvelle cérémonie d’hommage aux maquisards
qui ont libéré la ville de Nogent-le-Rotrou
le 11 août 1944,
s’est tenue hier matin, au pied de la stèle commémorative du Maquis de Plainville,
à Marolles-les-Buis.
Le temps était moins clément ce dimanche 6 octobre que la veille quand il s'est agi d'inaugurer la stèle érigée sur la place du 11-Août à la mémoire de Gabriel Herbelin, chef des maquisards qui participèrent à la libération de la ville de Nogent le 11 août 1944. Il y avait aussi un peu moins de monde mais il est vrai que le site est plus restreint en terme d'espace et sans doute aussi plus difficile d'accès pour le grand public.
Mais même sous la pluie, de nombreuses personnalités, descendants des familles de maquisards de Plainville, représentants des autorités civiles et militaires ont participé ce dimanche matin à la cérémonie commémorative organisée sur les lieux même où quelque 170 jeunes hommes entrèrent dans la clandestinité et s'entrainèrent au maniement des armes entre juin et août 1944 avant de passer à l'offensive sur la ville de Nogent.
Une foule d'élus et de personnalités
Sous la présidence de cérémonie de Pierre Colson, ancien directeur de l'Office national des anciens combattants (Onac) d'Eure-et-Loir et vice-président de l'Association des anciens résistants et amis du maquis de Plainville (Aramp), un nouvel hommage a été rendu par les personnalités locales : Claude Jeay, sous-préfet de l'arrondissement de Nogent-le-Rotrou, Daniel Guéret, sénateur d'Eure-et-Loir, Harold Huwart, député de la 3e circonscription d'Eure-et-Loir, Stéphanie Coutel et Eric Gérard, conseillers départementaux du canton de Nogent-le-Rotrou, Jérémie Crabbe, maire de Nogent-le-Rotrou...
A leur côté et autour d'elles, on trouvait de nombreux représentants des associations patriotiques du secteur, des collégiens et des jeunes issus du club histoire du collège Jean-Monnet de La Loupe, des bénévoles des associations de collectionneurs de véhicules militaires américains datant de la Seconde Guerre mondiale, de véhicules civils liés à la Libération ainsi que des reconstitueurs qui ont passé une bonne partie de leur week-end sur le campement édifié au Théâtre de Verdure à Nogent-le-Rotrou.
L'évocation des maquisards par leurs descendants
Au moment des prises de paroles, d'Yves Brissard, président d'honneur de l'Aramp à Martial Lecomte, son président en exercice et maire de Marolles-les-Buis, en passant par Claude Jeay, sous-préfet, chacun a su évoquer avec émotion la mémoire des maquisards de Plainville et de tous les autres résistants d'Eure-et-Loir.
Une émotion qui a redoublé quand le tour est venu à des descendants de ces maquisards de retracer le parcours de leur père ou de de de leur grand-père et de leurs camarades.
Ainsi Agnès Stiesz, fille de Jean Stiesz (*), a confié que son père "avait très rarement évoqué sa vie de résistant et de maquisard" devant elle et que c'est finalement la lecture de livrets de témoignages des maquisards de Plainville qui lui fit prendre conscience du rôle important qu'il avait joué au côté de Jean Renauldon dans l'organisation de la résistance du côté de La Loupe, en préambule à la constitution du maquis de Plainville.
(*) Jean Stiesz, alias "Sixte", a fui le STO et a rejoint la Résistance au côté de Jean Renauldon, alias "Rhône", installé comme vétérinaire à La Loupe et chef du réseau local. Il en devient le second et participe avec lui et avec d'autres à de nombreuses opérations de sabotage contre l'armée allemande.
Quel avenir pour le maquis de Plainville ?
C'est la même humilité qui a orienté le discours de Philippe Maquaire, petit-fils d’Émile Maquaire (**), qui a évoqué le drapeau tricolore flottant au-dessus du donjon du château de Nogent-le-Rotrou au soir du 11 août 1944 en "omettant" de préciser que c'est son grand-père maquisard qui ce jour-là monta les marches quatre à quatre du donjon pour en descendre la bannière nazie avec sa croix gammée et y monter les couleurs du drapeau français.
Mais plutôt que d'évoquer les faits d'arme de ses aïeux, c'est en son nom propre qu'il s'est adressé aux décideurs locaux, élus et représentants des service sde l’État en les questionnant sur l'avenir du site de Plainville : "Nous souhaitons tous préserver ce lieu de mémoire pour les générations futures en pérennisant des visites guidées régulières, en aménageant la grotte et ses environs pour que ce site soit un lieu de mémoire et touristique percheron reconnu. Il est nécessaire de trouver ensemble des solutions pour aider les bénévoles qui ne pourront pas assumer cette charge de manière durable".
(**) Émile Maquaire ainsi que ses frères ont joué un rôle important depuis leur domicile de La Hurie, à Saint-Victor-de-Buthon, en vue de la constitution du maquis de Plainville en abritant des résistants mais aussi des armes récupérées lors des parachutages et des vivres pour alimenter les maquisards. Le 11 août 1944 il est celui parmi les combattants libérateurs de la ville de Nogent à hisser le drapeau français en haut du donjon du château, en lieu et place du drapeau nazi.
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