La chapelle de Saint-Hilaire-des-Noyers, (dite des Maquisards) était en 1944, pour les Maquisards de Plainville, un lieu très important.
Ceux qui le souhaitaient, avaient la possibilité d’assister à la messe clandestine, dite une fois par semaine
par l’abbé Jaguin de Thiron-Gardais,
pour un réconfort moral.
« Alors que, par une claire matinée de juillet, une poignée de maquisards, dans leur tenue consacrée, se pressaient autour de leur aumônier, Monsieur l’Abbé Jaguin, célébrant la messe à Saint-Hilaire-des-Noyers, je regrette que le pinceau d’un grand maître ne puisse traduire, comme je voudrais ici-même, l'émouvante beauté du tableau.
Pendant le sermon, le prêtre, devant son auditoire, l'encourageait dans l’accomplissement du devoir librement choisi, s’efforçant, en raison de sa diversité, à le spiritualiser plutôt qu’à le christianiser, en exaltant l'idéal de la Patrie.
A de tels instants, on ne peut dénier un caractère de simple grandeur, entretenant un climat favorable à l'action qui pouvait conduire au sacrifice total. » (Lieutenant FFI Jean Renauldon, alias Rhône – Mémoires dans Plaines et collines n°7-8)
Lors de notre commémoration du 2 juillet 2017, le père Coat, avait promis de dire une messe à « la Chapelle des Maquisards » chaque année, le premier dimanche de juillet pour perpétuer le souvenir des Maquisards… Ainsi fut fait, ou presque.
En ce jour du 2 juillet 2023, le Diacre Denis Terrier a concrétisé cette promesse et nous a offert une belle célébration axée sur la paix et la tolérance, et préparée par des enfants de Résistants et Maquisards de 1944.
Pour débuter cette célébration, tous ensembles, nous avons lu la Prière du Soldat avant la Bataille:
" Je vous salue, Marie, Mère de mon enfance.
A mon coeur, à mon bras, donnez de la vaillance.
A tous ceux que j'aime, donnez confiance, espoir,
Et faites que bientôt je puisse les revoir.
Repoussez l'ennemi, conduisez à la gloire,
Notre chère Patrie, donnez-lui la victoire.
Gardez notre drapeau, qu'il soit couvert d'honneur.
Sainte Vierge Marie, soutenez notre ardeur.
Je baise avec amour votre chère médaille.
Et, comme un bouclier, je la mets sur mon coeur.
Puis, sans crainte, je vais sur le champ de bataille.
Votre image, ô Marie, me portera bonheur.
Vive la France !
Notre porte drapeau, Michel Duboël, portait fièrement notre drapeau historique de 1944.
Il avait été fabriqué (en parachute) par trois résistantes nogentaises.
Raymond, notre dernier Résistant Maquisard, nous honorait de sa présence et avec toute sa simplicité, sa gentillesse, et son amour du devoir accompli, il nous contait tous ses souvenirs de cette courte et riche période de sa vie, à la mémoire de ses copains disparus.
Ils étaient 172…
Nous lui avons demandé s’il assistait à la messe en 1944, il nous a dit :
« Y a bien des gens qui étaient au Maquis et qui ne seraient pas allés à la messe chez eux le dimanche et qui sont venus ici à la Chapelle.
Y a pas de doute que celui qui avait organisé ça, était un meneur d’hommes et tout le monde écoutait ce qu’il disait et personne ne se moquait de lui. »
Après ce temps de recueillement et d’échanges en ce lieu si paisible où pendant nos instants de silence, nous n’avions que la mélodie des oiseaux, nous avons partagé le verre de l’amitié.
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